Le photojournalisme n'a pas rendu les armes

Publié le par Sarah Leduc

Créé en 1989, le festival Visa pour l’Image est le rendez-vous incontournable du photojournalisme mondial. De nombreuses expositions, projections et soirées y sont organisées, signe que la profession est toujours bien vivante.

 

Shell-Obama-magicboxNon, le photojournalisme n’est pas mort. Preuves en sont les 24 expositions proposées par Visa pour l’Image, le festival international du photojournalisme de Perpignan dont la 21e édition se déroule du 29 août au 13 septembre.

 

La crise de la profession est, certes, réelle : alors que l'agence Gamma s’apprête à licencier une douzaine de ses photographes, les jeunes professionnels sont contraints d'autofinancer leurs projets et le "people" est devenu plus vendeur que le grand reportage. Mais, compte tenu des photos exposées, il ressort avec évidence que les photographes de talent, les aventuriers, les têtes brûlées et les regards sensibles, critiques ou ironiques sont toujours bien présents.

 

L’actualité à l’honneur


Ancré dans l’actualité, Visa pour l'image met à l’honneur des reportages qui éclairent les événements de l’année écoulée. Tandis que des soupçons de fraudes planent sur la présidentielle afghane, le festival a ainsi décerné son Visa d’or au photographe Zalmaï, qui s’est intéressé au retour des exilés en Afghanistan.

 

Alors que Barack Obama annonçait en février dernier le retrait des troupes américaines d’Irak, l’Américain Eugène Richards présente "War is personal" sur les séquelles des soldats américains de retour dans leur pays.

 

Callie Shell retrace, quant à elle, la spectaculaire ascension de Barack Obama, qu’elle a suivi des premiers balbutiements de sa campagne jusqu'à son investiture à la Maison Blanche.

 

Expérience et jeunesse au rendez-vous


Découvreur de talents, le festival expose, côte à côte, piliers de la profession, comme David Burnett qui propose un travail sur la révolution islamique iranienne ou Françoise Demulder à laquelle une belle rétrospective est consacrée, et nouveaux venus dans le métier.

 

C'est le cas de Massimo Berruti, lauréat du prix Jeune Reporter de la Ville de Perpignan 2009, dont le reportage "Pakistan - fiction ou réalité ?", qui montre une société pakistanaise en pleine mutation, sort des sentiers battus. C'est aussi celui de Ulla Lohmann, avec son œuvre "Quinze années de cendre" à Rabaul, une ville de Papouasie-Nouvelle Guinée détruite en 1994 par une éruption volcanique qui vit depuis sous une pluie de cendres ininterrompue.

 

À l’heure des nouvelles technologies


Enfin, Visa pour l’Image s’est mis à l’heure d’Internet et présente pour la première fois un espace dédié au multimédia. À cette occasion, RFI et FRANCE 24 ont lancé un prix du webdocumentaire, un nouveau média qui cherche encore son modèle économique mais s’affirme comme un champ d'exploration riches de très nombreuses possibilités pour le photojournalisme. Le prix a été décerné cette année à l’œuvre collective du Monde.fr, intitulée "Le corps incarcéré".

 

Le glas n'est donc pas encore prêt de sonner pour le photojournalisme. Comme le dit le photographe David Burnett, "les solutions existent. Reste à les trouver".

 

Publié le France24.com, le 11 septembre 2009 

Publié dans Culture

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